Sarah Rebecca

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Sarah Rebecca naît et grandit à Ocean Springs, Mississippi. Dès ses cinq ans, elle s'habille avec de longues robes et prévient ses parents que la chant et la musique seront sa vie. En attendant d'être en age de réaliser son rêve, Sarah fait ses gammes à la chorale gospel de l'église baptiste, guidée par sa grand-mère, Mammaw, chez qui elle passe le plus clair de son temps avec ses frères, sœur et cousins. Ses références musicales d'alors se nomment Tori Amos, PJ Harvey, Joni Mitchell ou encore Leonard Cohen et Bob Dylan. Son premier groupe à treize ans s'oriente vers le shoegaze et le grunge, Nirvana oblige.
Le Sud des Etats-Unis, très conservateur, lui fait subir une éducation stricte et dévouée aux hommes, ce qui aura pour effet chez elle d'être constamment vigilante sur les effets pervers du patriarcat et revendiquer un féminisme actif.
A dix-sept ans elle accompagne la chorale de son école et chante du Vivaldi dans la basilique Saint-Marc à Venise. Ce voyage la conforte dans le fait qu'avec le chant elle pourra aller partout dans le monde. Aussi à dix-huit ans Sarah quitte définitivement la langueur du Sud pour New-York puis San Francisco. Elle côtoie la communauté folk, sort une collection de chansons « Blue Pearl of Happiness » sous le pseudo Vera Gogh puis décide de partir en tournée en Europe, ne sait pas que ce voyage donnera une nouvelle tournure à sa vie.
C'est à Paris que Sarah décide de s'installer. Les temps sont difficiles mais cette voix américaine venue du gospel attire l'attention de Léo Hellden (Aswefall, Tristesse Contemporaine, Camp Claude) qui lui propose de collaborer sur le premier album de Slove pour lequel elle compose le tubesque Flash. Elle sort ensuite sous le nom de S.R Krebs un EP sur le label HMS, se convertit à l'électro-pop, intègre synthétiseurs, machines et boites à rythmes à ses textes et à ses mélodies. Elle enregistre en 2016 le très glamour et iconique Diamond Veins avec French 79 qui devient un hit dans le monde entier.
Dans ce premier véritable album de Sarah Rebecca se croisent plusieurs influences pop aux allures Lynchiennes avec en fil rouge la volonté de se battre pour devenir « la femme dont elle avait besoin lorsqu'elle était enfant ». Sa voix puissante et cristalline percute. Elle est de ces divas qui se sont construites au fil de rudes épreuves et dont l'intensité se ressent, qu'elle soit en lévitation dans des productions magistrales ou seule devant un piano, elle détient cette sincérité qui ne trompe pas.
Sa relation ambivalente avec son pays d'origine, portée par la mélancolie de ceux qui ont dû fuir pour se donner le choix, imprègne ces quinze titres qui oscillent entre émotion sur les ballades solaires où célébration de la fête et de la vie sur les cartouches clubs. Qu'elle livre une performance vocale magistrale comme sur Song of Devotion ou plus intime (The Magic, All That I Am), elle détient cette sincérité qui ne trompe pas. Artiste multiple, Sarah peut aussi bien revêtir le costume d'une prêtresse énigmatique sur la new wave mystique de Keep the Faith que celui d'une diva étincelante sur le disco tantrique Higher Desire. Elle se déplace à pas feutrés sur une production néo-R&B dopée aux bonnes ondes dans Doin' It For Love et envoie valser masculinité toxique et mansplaining dans les grands espaces sur l'astral Call Me. Si l'amour est bien le sujet central de ses chansons, Sarah le décortique et évoque les dérives dans lesquels il peut induire comme l'enfermement et le repli sur soi (Nightliners), l'autodestruction (Can't Explain) et la perte de repères (Woman I Don't Know), mais regarde toujours droit devant quoiqu'il arrive (New World).